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Zen quotidien

Rencontre au petit jour

UNE CHANCE INOUIE –

Un soir par semaine, je dors au dojo de Strasbourg, après avoir animé la séance de zazen pour débutants. Petite mezzanine, canapé-lit, couette… Bien au chaud.

Ce matin, après m’être levée aux aurores, vers 4h30, j’ai entendu tousser, de l’autre côté de la sortie de secours. Le centre est accolé à un grand parking, plein de recoins, en béton. La veille au soir, en prenant mon vélo rangé derrière cette porte, j’avais constaté la présence d’un sac de couchage et de plaques de polystyrène dans le renfoncement.

Un homme dors là cette nuit. Il tousse. Le sac de couchage avait l’air bien mince.

Moi je suis au chaud : café, couvertures polaires etc… J’hésite quand même à aller voir le monsieur toute seule. Je prépare un grand sac : couverture, oreiller, aliments divers et attend le jikido ( pratiquant responsable de préparer les autels ) du zazen du matin pour aller amener tout ceci. Est ce qu’il voudra une soupe ?

A. est arrivé en avance et nous sommes allés ensemble dans le parking. Quand j’ai allumé la lumière, l’homme s’est caché. J’ai avancé en parlant à voix douce «  Monsieur, n’ayez pas peur, nous sommes là pour vous donner des couvertures ». Il a un peu moins de 50 ans, visage rougeaud, en caleçon car sorti précipitamment de son lit de fortune. «  Je n’ai besoin de rien, je vous assure, tout va bien. » Nous insistons un peu, proposons un café, une soupe. Refus catégorique. L’homme a un accent alsacien prononcé. Que fait-il là ? Pourquoi dort il dehors ? Il a l’air plutôt soigné, peut-être va-t-il partir au boulot ? Nous n’en saurons rien. Nous repartons, la vie continue : zazen, bien au chaud, avec la conscience vive d’une chance inouïe.

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