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Zen quotidien

Quelques mauvaises résolutions pour 2014…

Ou comment faire pour aller – vraiment – mal. 

Les magazines et autres « blogs wellness » sont remplis de conseils pour aller bien. « Comment être optimiste », « Le bonheur en 10 leçons », « Avoir un chien zen»… Les infos ne manquent pas censées nous offrir sérénité et joie de vivre sur un plateau. Avec en fond sonore, une sorte de dictature bien-pensante du bonheur, claironnant qu’en 2014 vous DEVEZ être heureux (… sinon, vous êtes un incapable).

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www.davidgabrielfischer.com

La tâche semblant souvent herculéenne au lecteur lambda, nous le retrouverons à la fin de l’article désespéré, « râlant, brisé, livide, voire mort plus qu’à moitié  » ( @VictorHu, merci )… émotions, vous en conviendrez, des plus étrangères au bonheur.

Bref… Pour venir au secours de toutes les personnes qui peinent encore à se lever chaque jour avec le sourire, j’ai décidé de m’élancer – tel un Saint-Bernard, petit tonneau autour du cou – sur les rives escarpées de la « mal-pensance », et de vous proposer quelques conseils pour aller… MAL. Mais vraiment mal. Quelques enseignements précieux pour déprimer tranquillement. Quelques infos, transmises de génération en génération, pour pouvoir déclarer fièrement à votre entourage « Je n’y peux rien, je suis dépressif ». Quelques croyances bien solides pour vous convaincre que tout changement est impossible, et que de toute façon « On y peut rien ». ( Idée bien sûr opposée à l’enseignement bouddhiste, mais tous ces moines souriants commencent à être un peu énervants à la longue, non?)

Leçon n°1 : A chaque erreur, contemplez longuement votre incompétence.

Si vous êtes (encore) dans la catégorie des personnes qui font des projets, il se peut que certains d’entre eux échouent, ou n’aient pas les effets escomptés. Vous pouvez par exemple faire faillite, rater une histoire d’amour, ou recevoir les reproches d’une personne que vous admirez. Les sources d’échec sont multiples… presque aussi nombreuses que les projets eux-mêmes. A ce moment-là – pour être bien certain de ne plus rien entreprendre – entrainez-vous à ressasser longuement votre échec. Puis, d’y ajouter la liste de tous les précédents. Inutile surtout de vous rappeler l’exemple d’Abraham Lincoln ayant raté 23 élections avant d’être élu président des Etats-Unis d’Amérique et d’avoir le destin qu’on lui connait.

Leçon n°2 : Soyez certains d’une chose « vous n’êtes pas fait pour réussir »

www.davidgabrielfischer.com
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Pourquoi le seriez-vous d’ailleurs ? Pouvez-vous citer une chose que vous avez réussie jusqu’à ce jour ? Oui ? Ce devait être un hasard alors. Les autres sont généralement plus doués que vous, non ? Pour simplifier : à moins que vous n’ayez déjà été  dans un domaine ( sport, informatique, danse, récitation…), vous êtes parmi ces quelques personnes qui ratent tout ce qu’elles entreprennent. Il y en a une poignée sur terre, une sorte d’élite.

Appartenez-vous au club ? Pour le savoir, une question-test : tenez-vous soigneusement la liste de vos échecs ? Oui ? Alors, vous avez réussi quelque chose et devrez encore vous entraîner pour pouvoir intégrer l’élite de « ceux-qui-ne-sont-pas-faits-pour-réussir »…

Leçon n°3 : Restez connectés en permanence

Un moyen très simple et très pratique pour multiplier les causes de stress, se sentir relié à l’humanité et profondément seul à la fois. La panacée du dépressif. Mais pas si simple. Pour cela vous devrez :

    • acquérir un smartphone, et ne jamais vous en séparer
    • ouvrir un compte twitter, facebook, google+, pinterest, instagram, tumblr ( et plus si affinités)… à remplir activement et consulter en permanence, on ne sait jamais.
    • avoir une deuxième batterie car les nouveaux téléphones se déchargent très vite. Imaginez que vous tombiez soudain en panne de batterie au milieu d’un tweet : la vacuité des réseaux précités pourrait vous apparaître dans toute sa splendeur et retarder votre marche vers la sombritude ( petit hommage verbal à Ségolène Royal).

Après quelques semaines – si tout va bien – vous serez submergés de posts à envoyer, mails à répondre, photos à publier de toute urgence… et les meilleurs d’entre vous pourront goûter au plaisir de se sentir parfaitement mal, comme prévu.
Rien ne pourra faire effraction dans cette dépression… à moins que la vie – cette traîtresse – n’envoie soudain un rayon de soleil vous caresser la joue ?

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